Dans cet article je voulais parler des rapports que l’on a avec les américains : où et comment on les rencontre, quelles sont nos relations avec eux.
Tout d’abord, il faut préciser un peu le contexte : nous vivons dans une petite ville traditionnelle américaine (100 000 habitants tout de même), située à 2h de San Francisco. Roseville n’est pas vraiment cosmopolite. En effet, il y a beaucoup d’américains (beaucoup sont nés ici) et pas beaucoup d’européens, ni de français (en comparaison avec la baie). Je pense que ce que je vais décrire ici est donc spécifique à Roseville et probablement différent de la vie qu’on peut avoir à dans la baie ou dans d’autres villes américaines. Aussi, mes filles ne sont pas encore scolarisées, donc je n’ai pas la chance de rencontrer des mamans à la sortie de l’école.
Les premiers jours, la découverte
Dès nos premiers jours à Roseville, j’ai discuté avec quelques américains dans les parcs, supermarchés, … Les échanges étaient sympathiques mais juste du « one-shot » comme j’aime bien le dire. C’est à dire qu’on discute mais qu’on ne s’échange pas de numéros de téléphone et qu’on ne cherche pas à se revoir par la suite.
Première rencontre
Au bout de quelques jours sur Roseville, j’ai trouvé un Meetup de Stay-At-Home-Mom. J’ai fait un premier restaurant avec les mamans. Je suis arrivée un peu en retard, la table était pleine et une maman a immédiatement changé de table pour que l’on mange ensemble et que je ne me retrouve pas seule avec mes filles. Elle aussi venait d’arriver sur Roseville et l’échange a été très sympathique. Nous n’avons pas échangé nos numéros de téléphone, mais quelques jours après, on s’est ajoutées sur Facebook. Il s’agit de Laura et depuis nous nous voyons occasionnellement et nous suivons sur Facebook.
Première amitié
Le 19 Novembre 2013, soit moins d’un mois après avoir emménagé dans notre maison, on a été faire un petit tour de train aux Fountains, à Roseville, avec mes filles (il était gratuit ce jour là). Dans la file d’attente, il y avait une maman juste devant moi avec deux garçons qui semblaient avoir l’âge de mes filles. J’ai commencé à discuter avec elle pour savoir si j’avais besoin d’un ticket et nous n’avons pas arrêté de discuter jusqu’à ce que l’on monte dans le train. Nous avons fait un tour de train en même temps mais pas dans le même wagon (nous ne pouvions donc pas discuter). A la fin du tour de train, cette jeune femme m’a attendu et m’a donné son numéro de téléphone en me disant que je pouvais l’appeler si j’avais besoin de quoi que ce soit. Mon premier numéro d’une américaine (il s’agit de Stephanie dont je vous parle régulièrement sur le blog) !!! Youpi, j’étais trop contente !!! Le soir même, je lui ai envoyé un texto pour lui dire que j’étais contente de l’avoir rencontrée. On a échangé quelques textos et elle m’a rapidement proposé de la rejoindre avec ses amies, le lendemain à Wacky Tacky (un centre d’activité pour les enfants).
–> avec Stephanie, nous avons échangé quotidiennement (et pendant des heures !) par texto (du plus futile au plus privé en passant par une découverte mutuelle de nos deux cultures) pendant plus de 6 mois et nous nous sommes vues hebdomadairement. Depuis le mois de Juillet, nous avons diminué un peu le rythme à cause de nos activités respectives mais nous sommes encore bien connectées. Une amitié très forte est née avec Stephanie il y a un peu plus d’un an et elle n’est pas prête de se finir.
Deuxième amitié
Le lendemain (20 Novembre 2013), je me suis donc rendue à Wacky Tacky avec mes filles. J’y ai retrouvé Stephanie et j’ai rencontré 3 de ses copines. Une de ses copines, Andrea (je vous en ai aussi déjà parlé sur le blog) s’est particulièrement intéressé à moi (et à mon côté frenchy) et m’a donné son numéro de téléphone à la fin. Ouah, un deuxième numéro d’une américaine en deux jours ! J’y croyais pas !!!
–> Andrea travaille à temps partiel et a donc moins de temps pour qu’on se voit que Stephanie mais nous nous apprécions beaucoup et aimons passer du temps ensemble. Une seconde amitié très forte qui n’est pas prête de se terminer.
Un groupe de mamans
2 ou 3 semaines plus tard, j’ai commencé Stroller Stride et j’ai rencontré tout un groupe de mamans. J’ai discuté avec plusieurs mamans au cours de mes séances de gym hebdomadaires et j’ai bien sympathisé avec 4-5 que je vois en dehors des cours de gym. Avec ces mamans, nous faisons aussi des sorties mensuelles Mom’s Night Out.
Bunco
Fin janvier, Stephanie m’a emmené à une de ses soirées mensuelles entre mamans : le Bunco. A ce jeu, on change de partenaire très régulièrement, ce qui fait qu’on rencontre beaucoup de personnes. A force d’y aller tous les mois, je retrouve les mêmes dames et j’ai sympathisé avec certaines d’entre elles même si on n’a pas échangé de numéros de téléphone et qu’on ne se voit pas en dehors de Bunco.
Troisième amitié
Mes filles ont commencé les cours de gymnastique début février 2014. Ma grande fille était dans un cours avec un professeur et d’autres enfants de son âge, et j’accompagnais ma petite dans un cours pour les moins de 3 ans. La première séance la professeur de ma petite nous a présentées aux autres et chaque parent est venu me dire les quelques mots de français qu’il connaissait. C’était assez sympa mais ça s’est arrêté là : je n’ai pas discuté plus et eux non plus. Le cours suivant, j’ai repéré une maman avec une petite fille dans le même cours que nous et qui avait aussi une grande fille dans le cours de ma grande. Bingo ! Il fallait que j’aille parler à cette maman qui avait deux filles de l’âge de mes filles (Stephanie et Andrea ont 2 garçons chacune et ma grande commençait à me demander des copines-filles… les garçons c’est bien mais Choupie avait besoin de copines). J’ai donc été parler à cette maman qui a été très réceptive. La séance d’après on a été contentes de se retrouver et on a échangé nos numéros de téléphone et prévoyant de nous revoir en dehors de la gym la semaine suivante.
–> Jennifer et son mari sont très ouverts d’esprit et adorent découvrir de nouvelles cultures. Nous passons beaucoup de temps avec eux (weekend à Santa Cruz, Bolinas, Lac Natomas, Pumpkin Carving, en plus des parcs et playdates chez l’une ou chez l’autre). Nos filles s’adorent et même si elles ne parlent pas la même langue, elles sont très complices. Lorsqu’elles ne se voient pas, elles dessinent et cuisinent pour les copines, et parlent beaucoup des copines !
Quatrième amitié
Fin mars, j’ai discuté avec une mamie au parc à côté de chez nous qui avait une petite fille de l’âge de Loulou. Elle avait du mal à me comprendre alors je lui ai expliqué que nous étions français et que nous étions arrivés aux États-Unis il y a quelques mois seulement. Elle m’a alors raconté que sa petite fille de 18 ans venait de passer une année d’étude en France. Au bout d’une demi heure de conversation, elle m’a emmenée chez son fils qui habite notre rue. Son fils est en fait le grand père de la petite fille (et elle l’arrière-grand-mère). Sa belle fille, la maîtresse de la maison, nous a très gentillement accueilli et au bout de 10 minutes de conversation nous a invité à venir fêter Pâques chez eux (qui était un mois plus tard).
–> avec Stéphanie et Philippe, nous nous invitons très régulièrement les uns chez les autres. Nous leur faisons découvrir des plats français comme les tomates farcies ou la tartiflette (que nous avons mangé hier soir) et ils nous invitent régulièrement et particulièrement pour les Holidays (Pâques, 4 Juillet, Thanksgiving). Ce sont les grands-parents de cœur des filles.
En dehors de ces belles relations d’amitié, je rencontre et discute régulièrement avec d’autres américain(e)s (au parc, à la bibliothèque, à la gym, au Bunco, …) sans que ça n’amène à un échange de numéros de téléphone et à une amitié. Comme diraient les américains « C’est la vie« . Souvent quand on va au restaurant ou dans un lieu public, je vois un visage connu et mon mari dit que je connais tout le monde à Roseville (il exagère un peu quand même).
Comme j’aime bien le dire, on a réparti les tâches : lui travaille et moi je fais les rencontres et la sociabilisation !
Peu importe la barrière de la langue et la différence de culture, on peut toujours rencontrer des gens formidables et ouverts d’esprit avec lesquels lier de vraies amitiés. Nous trouvons nos amitiés américaines très belles de part les riches échanges et mélanges de cultures.
Conseil aux expatriés
Les relations avec les américains sont d’un premier abord très agréables et enjouées bien que superficielles. D’après mon expérience, les rencontres qui se transforment en amitié sont celles au cours desquelles on s’échange un numéro de téléphone et/ou qu’on cherche à se revoir.
Ne soyez pas timides, n’hésitez pas à discuter avec les américains que vous croisez même si votre anglais, vocabulaire ou accent n’est pas bon (c’est ainsi que vous progresserez). Comme nous sommes les étrangers (quand on est expat), je pense que c’est à nous de faire le premier pas pour engager la conversation avec les locaux. Mais pour qu’une relation d’amitié naisse, il faut qu’eux aussi viennent vers nous en nous donnant un numéro de téléphone ou en prévoyant une nouvelle rencontre. Il faut persister et on fini par rencontrer de très belles personnes (voir photo ci-dessous).
Et vous, comment avez-vous fait pour rencontrer des locaux et créer de vrais liens avec eux ?
4 commentaires
Il m’est personnellement impossible de m’approcher de quelqu’un et d’engager la conversation (sauf si c’est pour aider quelqu’un ).
En France, ce sont toujours mes amies qui ont fait le premier pas et qui sont venues à moi.
Mais en France ou ici, j’aurais eu trop peur de me faire envoyer bouler ou de déranger… je suis trop timide. (Mais aussi parce que les WE je veux profiter de Fred, que je croise trop rapidement la semaine ^^)
Maintenant, j’admire beaucoup ta façon de foncé auprès des locaux pour faire connaissance.
Mon faible niveau en anglais ne me permet pas pour le moment d’aller plus loin que l’âge des enfants mais j’espère vite aller au delà…. L’avantage (et l’inconvénient) c’est qu’il y a tellement de mamans françaises dans la baie qu’on peut ne rester qu’entre français. Pour le moment, je me cantonne aux français (et déjà de belles rencontres !) mais j’espère aussi faire des rencontres « locales » (ici, il y a quand même peu de « locaux »…)
Oui, c’est ce que je précise au début de l’article… Je pense qu’il y a plus de locaux et moins de français ici que dans la baie…
C’est clair que la facilité dans la baie serait de ne rester qu’entre français. Mais je pense que c’est bien de cotoyer des locaux. Il faut aussi des relations avec des français ou autres étrangers car ils comprennent nos ressentis d’expatriés… Choses que les locaux ne comprennent pas forcément.
Avec tes cours d’anglais, tu vas rapidement être capable de communiquer en anglais !!!
Super article qui montre bien la complexité de se faire de vrais amis aux USA 🙂