Depuis quelques années, c’est la sécheresse en Californie. Sauf que cette année, El Niño a changé la donne !
C’est à cause de El Niño qu’il y a de nombreux bouleversements climatiques dans le monde dont entre autres plus de pluie en Californie, un hiver retardé en France, un hiver et des chutes de neiges retardés du côté Est du Canada…
Mais El Niño, qu’est-ce que c’est au juste ?
Initialement, El Niño est un terme qui était utilisé par les pêcheurs péruviens lorsque le courant côtier saisonnier chaud arrivait au large du Pérou et de l’Equateur aux environs de Noël (d’où son nom, El Niño signifie l’enfant Jésus en espagnol) et mettait fin à la saison de pêche.
Ce terme désigne aujourd’hui, par extension, un phénomène climatique particulier qui est différent du climat usuel, à savoir un réchauffement des eaux de surface dans la partie Est de l’Océan Pacifique Sud. Ce phénomène est lié à un autre phénomène appelé l’oscillation australe : un cycle de variation de la pression atmosphérique entre l’Est et l’Ouest de l’Océan Pacifique. Ces deux phénomènes sont aussi appelés ENSO (El Niño-Southern Oscillation).
L’ENSO est l’impact planétaire le plus marqué ! Les deux autres océans (Indien et Atlantique) sont trop petits pour permettre un phénomène de couplage aussi important, même si on peut observer ces deux phénomènes (circulations atmosphérique et océanique) dans ces deux océans.
El Niño peut durer entre 6 et 18 mois. Suite à ce délai, les eux froides se propagent vers l’Ouest et c’est alors la fin d’El Niño et il peut être suivi de son inverse, La Niña.
El Niño apparaît de manière irrégulière, tous les 2 à 7 ans, et d’intensité irrégulière. Cette année, nous subissons un El Niño de forte intensité. Depuis 1900, un seul El Niño plus intense que celui de cette année a été enregistré. C’était lors de l’hiver 1997-1998.
El Niño et la Californie
Il pleut « beaucoup » en Californie du Nord depuis le début de l’année 2016, mais cela ne suffit pas pour soulager complètement la sécheresse de ces dernières années ni pour remplir les nappes phréatiques, et il reste de grandes régions dans la partie Sud de l’état qui sont encore extrêmement sèches.
Pour vous montrer qu’il pleut beaucoup plus cette année que les années précédentes sur Sacramento, voici un petit tableau résumant la quantité d’eau qu’il est tombée mois par mois :
Précipitations totales par mois | Quantité normale pour le mois | 2016 | 2015 | 2014 | 2013 |
Janvier | 9.19 cm | 13.82 cm | 0 | 0.38 cm | 2.44 cm |
Février | 8.79 cm | 2.08 cm | 7.16 cm | 10.51 cm | 0.91 cm |
Mars (jusqu’au 17 pour l’année 2016) | 7.01 cm | 12.62 cm | 0.56 cm | 4.50 cm | 3.50 cm |
Cumul sur les 3 premiers mois de l’année | 25 cm | 28.52 cm | 7.72 cm | 15.39 cm | 6.85 cm |
Malgré le petit réchauffement que l’on a connu en Février, il a plu 40 jours sur les 76 premiers jours de 2016 à Sacramento (dont 11 pendant lesquels il n’y a eu que quelques gouttes), soit plus d’un jour sur deux !
El Niño aide un peu à lutter contre la sécheresse mais la Californie va probablement encore devoir faire face à une sécheresse à long terme dans l’été à venir…
2 commentaires
Et ce qui est fort, c’est que malgré El Nino et toute cette pluie, nous ne sommes qu’à 88% de la normale en terme de pluie sur Sacramento et 90% de la neige habituelle sur l’ensemble de la Californie, donc toujours en déficit pour cette saison.
Malgré ça, on inonde quasiment Sacramento de peur que Folsom ne déborde… Du coup, on devrait plutôt parler de réchauffement climatique que de sécheresse, car le problème actuel c’est que la neige fond trop vite et qu’on ne peut pas conserver cette eau, ce qui sera un problème dans quelques mois. C’est assez dingue !
Tout à fait Alain, on se marche sur la tête…
En attendant je suis content d’habiter au sommet d’une colline surtout quand il a plu ces derniers jours…
Bien que ces pluies restent faibles afin de combler le deficit cumulé des 4 dernières années, cela aura au moins l’avantage d’avoir humidifié les sols ce qui devrait minimiser les risques d’incendie cet été.